Le Compendium
        Albert Balasse

Dissection d'un
petit microscope universel ...

Microscope universel ou "microscope des écoles" - hauteur actuelle 7 cm - France, vers 1900

Près de son petit coffret de rangement de 8,5 x 6 x 5,2 cm, le microscope universel est accompagné de ses accessoires. Une épingle pour maintenir certains objets à examiner, deux lames vierges dont une à concavité pour observer des animalcules à sec ou dans un liquide et deux préparations microscopiques. On remarque des éléments moins fréquemment rencontrés comme un petit tube en verre à fond plat qui transforme l'appareil en insectoscope ou en microscope à graines et deux disques à fenêtre pour une utilisation en compte-fils.

De part et d'autre du corps du microscope qui porte le miroir plan, on remarque la lentille convexe classique sur son support cylindrique ajouré et la lentille de Stanhope qui montre sa face plane. Monté, l'instrument mesure au minimum 6,8 cm ...

La lentille de Stanhope et le puceron du XIXe siècle

La lentille de Stanhope est utilisée pour observer un puceron qui devait être bien vivant il y a une centaine d'années. Si l'on utilisait un microscope Stanhope des plus simples, l'objet à observer serait placé au contact de la face plane de la lentille. Ici, la lentille est légèrement tronquée du côté de cette surface plane de telle sorte qu'il devient nécessaire de placer l'objet légèrement au delà de cette surface pour obtenir une image nette. Cette disposition permet d'étudier des objets placés entre deux lames ou entre lame et lamelle comme c'est le cas ici. Une bague filetée mobile permet d'immobiliser la préparation. La mise au point est réalisée par un très léger tirage de l'œilleton qui porte la lentille de Stanhope.

 

La lentille convexe classique et la fleur de menthe

Les écoliers du début du XXe siècle qui avaient la chance de posséder ce petit microscope n'hésitaient sans doute pas à transpercer le corps des insectes pour les observer. Il est vrai qu'alors, et la tradition s'est longtemps maintenue, on attachait un fil à la patte du hanneton capturé en sortant de classe ou même une vieille casserole à la queue du chat. Nous avons préféré, pour la photographie, fixer une fleur de menthe plutôt qu'une mouche ou une punaise des bois ...

En faisant tourner l'épingle sur elle-même, l'observateur peut choisir le "bon côté" de l'objet observé.

 

Le compte-fils et le tissu de lin

L'un des disques présente une fenêtre carrée de 6 mm de coté et l'autre une fenêtre rectangulaire de 6 x 10 mm.

Pour former le compte-fils, le fabricant a sans aucun doute prévu de placer le disque choisi à l'intérieur du cylindre ajouré qui porte la lentille comme l'indique la photographie à gauche. Toutefois, l'expérience montre que l'image obtenue à travers la lentille est alors floue. Le tissu et à plus forte raison le disque sont trop proches de la lentille et la mise au point n'est pas possible.

Pour obtenir une image acceptable, nous avons placé le disque non pas à l'intérieur mais sous le cylindre ajouré puis nous avons dévissé au maximum l'œilleton portant la lentille afin d'augmenter, si peu soit-elle, la distance séparant la lentille du tissu. Dans ces conditions, la mise au point sur le plan du tissu est réalisée. De plus, les bords de la fenêtre de mesure, en contact direct avec le tissu, donnent une image assez nette.

 

Le microscope à graines pour le fenouil

L'objet à observer - ensemble de graines, autres particules ou petits insectes - est déposé dans le fond du tube en verre à fond plat qui est ensuite placé dans le cylindre ajouré sur lequel est vissé l'œilleton porte-lentille.

L'observation peut se faire en utilisant seul le dispositif ainsi formé, ou après l'avoir positionné dans le corps du microscope. Le choix est fait en fonction de l'éclairage choisi et du type d'objet, opaque ou transparent.

Les graines de fenouil étant opaques, nous avons laissé de côté le corps du microscope pour favoriser un éclairage latéral du contenu du tube en verre. Toutefois, la difficulté est bien présente lorsqu'il s'agit de visionner.

Les objets placés sur le fond de ce tube sont encore plus proches de la lentille que l'était le tissu dans le cas du compte-fils. Nous avons pratiquement dû détacher l'œilleton de son support pour éloigner convenablement la lentille et obtenir cette image ...

 

Réflexions sur ce petit microscope ...

Généralement, on trouve ce modèle en coffret avec, l'accompagnant, l'épingle à grosse tête et trois ou quatre lames préparées ou vierges. Son utilisation ne pose alors aucun problème particulier et donne même des résultats très satisfaisants. Il n'est pas invraisemblable que fabricants ou revendeurs aient voulu, à un moment, améliorer un instrument très en vogue en le proposant avec des accessoires supplémentaires comme les disques à fenêtre pour le transformer en compte-fils et le tube en verre à fond plat pour en faire un microscope à graines ou un insectoscope. L'idée était bonne mais il aurait fallu, pour la concrétiser, soit augmenter de plusieurs millimètres la partie filetée de l'œilleton portant la lentille convexe classique, soit ajouter un tube coulissant porte-lentille dans le cylindre ajouré existant. Cela pour pouvoir éloigner la lentille de l'objet observé afin d'effectuer la mise au point ...

 

La Rue des Trois Frères, à Paris, sur une carte postale écrite en1909. La Maison CAILLET ne doit pas être très loin...

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