Le Compendium
        Albert Balasse

Appareil magnéto-faradique de Clarke, modifié
A. Gaiffe

Appareil magnéto-faradique, type Machine de Clarke modifiée - Coffret 18,5 x 11,7 x 11,7 cm - Vers 1900

A. GAIFFE
G. GAIFFE Successeur
FABRICANT D'INSTRUMENTS DE PRÉCISION
40, Rue St André des Arts
PARIS

Il s'agit d'un type d'appareil très en vogue dès la deuxième moitié du 19e siècle. Il permettait de mettre en pratique les certitudes que l'on avait de pouvoir guérir, presque tout, par l'électricité. Des médecins compétents mais également parfois des charlatans peu scrupuleux, traitaient par électrisation localisée un grand nombre d'affections avec plus ou moins de bonheur. Le champ de l'électrothérapie était alors très large et des ouvrages de l'époque donnent de longues listes de maux qui semblaient ne pas devoir résister à l'électricité.
Les constructeurs ont donc proposé différents appareils facilement transportables. Certains délivrent des courants continus comme les appareils galvaniques essentiellement composés de piles. D'autres délivrent des courants induits : c'est le cas des appareils électro-faradiques qui utilisent la bobine d'induction du type Ruhmkorff et celui des appareils magnéto-faradiques qui mettent à profit les effets du déplacement d'un double enroulement de fil conducteur devant les branches d'un aimant. Ces derniers, dont le spécimen présenté ici, ont pour origine la MACHINE DE CLARKE largement décrite dans tous les manuels de physique de la deuxième moitié du 19e siècle. A sa conception, vers 1830, la machine de Clarke n'était pas destinée à l'électrothérapie mais à l'étude des effets thermiques, chimiques et physiologiques des courants induits, identiques aux effets des courants voltaïques délivrés par les piles.

Les extrémités des "rhéophores", c'est-à-dire des fils de connexion, sont reliées au commutateur-graduateur. Lorsque l'appareil fonctionne, cet organe délivre un courant circulant toujours dans le même sens mais fréquemment interrompu.

Chaque interruption est à l'origine d'un extra-courant qui engendre une commotion pour le patient en contact avec une paire d'électrodes. Actuellement, sur la grande image de droite, le commutateur-graduateur est dans sa position médiane. En le déplaçant d'un côté ou de l'autre, comme sur les deux petites images de gauche, on peut moduler la force des commotions obtenues et en tournant plus ou moins vite la manivelle, c'est la fréquence des commotions qui varie. Le constructeur évoque des "commotions tout à fait intolérables", à vitesse de rotation accélérée et pour la position correspondant à l'image B.

En reprenant les termes de la notice qui accompagne notre coffret, on reconnaît, en partant de la gauche, les accessoires suivants : une paire de rhéophores, une paire de manches isolants, une paire de porte-éponges, un excitateur olivaire et une brosse ou pinceau métallique.

Petite revue de Presse

"LE MONDE ILLUSTRÉ" - 1887

Document numérisé et traité par Le Compendium

Ci-dessous, une partie d'un l'article du journal hebdomadaire  "LE MONDE ILLUSTRÉ" du 14 août 1887 :

"Service de l'électrothérapie à la Salpêtrière"

(...)
"Des milliers de malades ont été traités, ces dernières années, à la Salpêtrière. A chaque consultation, le moyenne des malades varie entre deux cent cinquante et trois cents. Notre première gravure représente l'examen d'un malade à la table électrothérapique, inventée par le Dr Vigouroux dont l'ingénieuse combinaison permet d'interroger les nerfs et les muscles, au moyen de réactions provoquées par divers courants électriques. Dans notre seconde gravure, les malades en traitement sont placés sur une série de tabourets isolants reliés à une machine électrique. C'est ce qu'on appelle le bain électrique. Sous son influence, on constate divers phénomènes physiologiques (chaleur, circulation du sang, etc., etc.), trop techniques pour trouver ici leur place. L'électrisation localisée se fait au moyen d'excitateurs appropriés. Les principales affections que l'on traite à la clinique de la Salpêtrière appartiennent à deux classes ; les maladies nerveuses (hystérie, névralgies, paralysies de toute espèce) et les maladies de nutrition dans lesquelles on comprend la dyspepsie, dilatation de l'estomac, chlorose, anémie, rhumatisme, etc.
Le nombre toujours croissant des malades qui affluent à chaque consultation est la meilleure preuve de l'efficacité de ce traitement. Déjà connue, mais pas assez encore, cette nouvelle méthode thérapeutique, qui a déjà pris la plus grande extension, est appelée au plus brillant avenir."

(L'article n'est pas signé)

Sur cet agrandissement d'une partie de la première gravure, on reconnaît - sur son support muni d'un impressionnant système d'entraînement par courroie - la grande machine magnéto-électrique  utilisée à la Salpêtrière par le docteur Vigouroux. Il s'agit probablement d'une machine de GRAMME du type "laboratoire" différente de la machine de CLARKE. Les fils électriques courent sur le mur du fond. Le médecin, dont on aperçoit la main sur la gauche de la gravure, et son assistante, appliquent les électrodes sur le corps d'une patiente qui ne semble pas apprécier outre mesure ... A droite et derrière le paravent, c'est la salle d'attente du cabinet d'électrodiagnostic ou, peut-être, une zone de soins électriques... Nous sommes en 1887.

Plus de cinquante ans auparavant, avec le développement des premières piles électriques, des expériences ont été menées sur les effets thérapeutiques des "courants galvaniques". Dans l'édition de 1832 de l'un de ses ouvrages, "ÉLÉMENS DE PHYSIQUE EXPÉRIMENTALE", Claude Servais Mathias POUILLET reconnait quelques résultats positifs lors de l'utilisation de l'électricité dans le traitement d'affections des systèmes digestif et nerveux, mais il demeure très réservé quant au développement de ce qui deviendra l'électrothérapie :

ÉLÉMENS DE PHYSIQUE EXPÉRIMENTALE ET DE MÉTÉOROLOGIE par M. POUILLET
Seconde édition - A PARIS, chez Béchet Jeune - 1832

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