Le Compendium
      Albert Balasse

Lampe oxhydrique
à "Lumière Drummond"

Lampe oxhydrique à lumière  Drummond - Hauteur minimum 37 cm

COURS DE PHYSIQUE par J. JAMIN - Paris, 1866

Le dard enflammé d'un chalumeau oxhydrique, dans lequel sont injectés séparément l'un de l'autre de l'hydrogène et de l'oxygène, est dirigé vers un bâton de chaux ou de magnésie qu'il chauffe à blanc en lui donnant un très fort éclat. Cette technique d'utilisation de la chaux pour obtenir une lumière intense est due à un Anglais, Thomas DRUMMOND, dont les essais se déroulent au début du XIXe siècle. L'hydrogène parvient à l'orifice du bec par l'espace annulaire et c'est lui qui est libéré le premier puis enflammé. L'oxygène est alors envoyé par le petit orifice au centre de la flamme opérant une combustion rapide et complète de l'hydrogène... .

Le porte bâton de chaux est monté sur une petite platine excentrée à l'extrémité d'un tube qui peut tourner sur lui-même et glisser verticalement sur son support cylindrique.

 

 

Un système par pignon et crémaillère permet de moduler la hauteur de la lampe entre 37 et 42 cm.

Les deux robinets d'arrivée des gaz sont repérés par les lettres H, pour l'hydrogène et O pour l'oxygène. Chaque gaz provient d'une réserve spécifique évitant tout mélange préalable susceptible de provoquer une explosion lors de l'allumage... Une vis à tête moletée permet d'écarter le chalumeau de la verticale et, ainsi, de rapprocher ou d'éloigner le dard enflammé du bâton de chaux.

A gauche,, une application au "MICROSCOPE A GAZ" -  COURS DE PHYSIQUE par B. BOUTET DE MONVEL - Paris, 1865.
A droite, la lanterne photogénique de DUBOSCQ - TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE DU MICROSCOPE
par Eugène TRUTAT - Paris, 1883
(documents "le Compendium")

Vers 1880, cette "lumière Drummond" est mise à profit  dans la "lanterne photogénique" de la Maison Jules DUBOSCQ, spécialiste en instruments d'optique. La lanterne photogénique,  prolongement du "microscope à gaz", est utilisé pour la microprojection et, plus généralement, lors d'expériences d'optique. Pour l'équiper, la lumière Drummond sera longtemps préférée à la lumière électrique, jugée scintillante et tant que le grossissement demandé et la distance à l'écran ne sont pas trop importants.

Avant de choisir définitivement, vers 1880, l'éclairage électrique plus sécurisant, le théatre a utilisé la chandelle, la bougie, le gaz puis la lumière Drummond. De nombreux points de lumière sont distribués au bord de la scène, invisibles du public, de façon à éclairer les comédiens qui se retrouvent, alors, sous les feux de la rampe. Cette expression a été choisie comme titre français du film de Charlie CHAPLIN, LIMELIGHT. Limelight est justement le terme utilisé par les Anglais pour désigner la lumière Drummond et une traduction littérale possible en français est lumière de chaux...

Fig. 3 - Chalumeau de Drummond

LA LUMIERE par A. Moitessier - Bibliothèque des Merveilles - Paris, 1880

Le dessin qui ferme cette page est tiré de l'ouvrage de Nicola SABBATTINI (1638) : PRATIQUE POUR FABRIQUER SCÈNES ET MACHINES DE THÉÂTRE (Réimpression par les Editions Ides et Calendes à Neuchâtel en 1977).

Au temps des chandelles, ou "Comment on peut obtenir que toute la scène s'obscurcisse en un instant"

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304 / 7 octobre  2017