Le Compendium
 
       Albert Balasse

Spectroscopes de poche,
à vision directe

Ces trois petits spectroscopes utilisent, pour décomposer la lumière, un prisme multiple d'Amici formé de deux prismes en crown entre lesquels est placé un prisme en flint.  Les prismes en crown sont choisis pour leur fort pouvoir dispersif et le prisme en flint permet de redresser les rayons lumineux. Les rayons lumineux pénètrent dans le prisme multiple par l'intermédiaire d'une fente de largeur réglable et ils ressortent suivant l'axe initial, la déviation étant annulée sans détruire la dispersion.

Dessin tiré du catalogue "INSTRUMENTS DE SPECTROSCOPIE" A. JOBIN de 1915

TRAITÉ DE PHYSIQUE BIOLOGIQUE  sous la direction de D'Arsonval, Chauveau, Gariel et Marey - 1903

L'instrument est utilisé pour l'observation aisée du spectre d'émission des sources lumineuses qui nous entrourent : le Soleil, les étoiles, l'éclairage domestique, etc. Il est quelquefois accompagné d'une petite cuve à faces parallèles en verre que l'on place entre une source de lumière blanche et la fente  pour observer les spectres d'absorption d'une substance en solution disposée dans la cuve.

Spectroscope au label "UNIS France"

 

Spectroscope à vision directe marqué UNIS FRANCE, devant son coffret - Longueur minimum : 15 cm - Vers 1920

La fente réglable est matérialisée par l'espace étroit qui existe entre les bords biseautés de deux petites plaquettes dont l'une est fixe et la seconde mobile et commandée par un petit bouton moleté.  Le spectre est d'autant plus pur que la fente est étroite mais l'intensité lumineuse de l'image s'affaiblit dans le même temps : il faut, pour chaque source à analyser, trouver le réglage optimum.  Sur ce modèle, la fente peut être protégée par une bonnette munie d'un verre transparent.

Ces deux spectres d'émission obtenus avec le spectroscope caractérisent la lumière produite par des appareils d'éclairage domestique. Le premier spectre correspond à la lumière émise par une ampoule à incandescence classique tandis que le deuxième  est produit par une ampoule "basse consommation". Dans le premier cas, le filament de tungstène est porté à haute température et émet un spectre continu voisin de celui de la lumière du Soleil. Sur le second spectre, on observe un ensemble de raies (certaines sont caractéristiques de l'élément mercure) qui, si l'on en fait la somme, ne restitue pas exactement la lumière blanche. Il suffit de comparer les deux images pour remarquer les manques qui existent sur la deuxième. 

Derrière les nombres gravés de part et d'autre du sigle "UNIS FRANCE" de l'Union Nationale Inter Syndicale créée à la fin de 1915, se cache le nom du constructeur. Le but était de garantir l'origine française et la fabrication par une entreprise hors de tout contrôle étranger : nous étions, alors, en période de guerre. Ce marquage s'est prolongé jusqu'à la fin des années 1940. Nous ignorons à quel constructeur sont liés les deux nombres 76 et 14.

 

Spectroscope des Etablissements Jouan

Spectroscope à vision directe des Etablissements JOUAN à PARIS  - Longueur minimum : 10 cm  - Vers 1910

La mise au point s'effectue par tirage du tube oculaire. La finesse de la fente est modulable par rotation de son support à l'extrémité opposée à l'oculaire.

Ces spectres ont été photographiés à travers notre deuxième spectroscope. A gauche, on reconnaît le spectre continu de la lumière blanche et, à droite, on observe le spectre discontinu de la lumière fournie par l'écran LCD du micro-ordinateur que nous utilisons pour réaliser ces pages. Sur ce dernier spectre, les trois couleurs primaires, le rouge, le vert et le bleu (RVB), produites par les diodes électroluminescentes de l'écran sont facilement repérables parmi, sans doute, des émissions parasites.

La combinaison du rouge, du vert et du bleu, sous des intensités variables, permet de restituer sur l'écran une gamme colorée très acceptable allant du noir (absence de lumière donc de couleur) au blanc grisé en passant par toutes les combinaisons possibles entre deux parmi les trois ou les trois couleurs. Il faut toutefois se souvenir que le blanc pur correspond, en toute rigueur, à la somme de toutes les couleurs présentes dans le premier spectre. 

 

Spectroscope Nachet

 

Spectroscope à vision directe des Etablissements NACHET  - Longueur minimum  : 8 cm  - Vers 1920

C'est le plus petit des trois instruments présentés ici. Son étui de 9 cm de longueur en fait réellement un instrument de poche.

 

Dans le livre de J. Pelletan, LE MICROSCOPE, son emploi et ses applications (1876), un spectroscope à vision directe a pris la place du microscope de poche annoncé à juste titre. En même temps, le dos de la reliure de notre exemplaire de l'ouvrage comporte une amusante coquille...

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